Alex Galchenyuk poursuit son développement
Par J.D. Lagrange, Rédacteur en Chef Adjoint, Le Magazine All Habs
Il n’y a pas si longtemps, un des plus gros problèmes du Canadien de Montréal était le développement des joueurs. Ils semblaient repêcher relativement bien mais les espoirs semblaient atteindre leur plafond trop tôt, ou ne réussissaient pas à atteindre le niveau attendu d’eux. Ils ont presque laissé Carey Price tomber dans ce panneau et ils ne voulaient certainement pas prendre de chances avec P.K. Subban et Alex Galchenyuk.
PENTICTON, C.-B. – Il aura fallu la loterie pour que le Canadien ne puisse repêcher Carey Price en 2005, et beaucoup d’intuition pour que Trevor Timmins ne prenne une chance sur Subban en 2007, mais aucun n’a fait plus mal que de souffrir une année de misère, voyant l’équipe terminer 28ième au classement, pour que le Canadien ne puisse repêcher le jeune Alex Galchenyuk en 2012.
Michel Therrien a été très prudent avec son jeune protégé, en choisissant de lui donner des minutes plus faciles, s’assurant de ne pas lui mettre trop de pression en s’assurant qu’il apprenne à jouer sans la rondelle, s’ajustant au niveau de la LNH et en jouant bien défensivement, tout en lui donnant assez d’espace pour montrer ses talent s offensifs. Afin de faciliter son développement, Therrien a choisi de le faire jouer à l’aile et non au centre, une position demandant moins de responsabilités que sa position naturelle de centre. Il s’agit d’une transition assez facile pour Galchenyuk car il a joué comme ailier avec le Sting de Sarnia au niveau junior.
Certains partisans questionnent par contre la façon de le protéger, se demandant si cela ne nuit pas plutôt à son développement, étouffant ses habilités offensives. Il s’agit d’une bonne question lorsque l’on voit la LNH devenir de plus en plus jeunes, là où les jeunes prennent de plus en plus de gros rôles dans leur équipe respective.
Comment va le développement de Galchenuyk?
Il n’y a pas de formule secrète pour déterminer le cheminement d’un jeune car il y a trop d’intangibles qui affectent le succès (ou le manque) lorsqu’on évalue la progression, l’un d’eux étant le rang auquel il a été repêché. Reconnaissant que certains repêchages sont plus profond que d’autres, j’ai choisi quelques joueurs qui ont été sélectionné troisième au total au cours des années passées, et de comparer leur production au cours de leur deux premières saisons avec celle du jeune espoir du Canadien. Il ne s’agit pas d’une science parfaite, mais c’est pour le plaisir de comparer.
Deux des joueurs sur cette liste sont des talents exceptionnels, comme vous le remarquerez, car Johathan Toews et Matt Duchene dominent tout le monde. Mais c’est très intéressant lorsqu’on compare les autres par contre, même lorsqu’on y ajoute Nail Yakupov, le tout premier choix l’année que Galchenyuk a été repêché. Voyez pour vous-mêmes :
Avec les joueurs compares ci-dessus, on Remarque que la production de Galchenyuk est comparable aux autres sur cette liste. Ce qui est le plus surprenant, c’est que mis à part Kyle Turris, le jeune joueur du Canadien reçoit beaucoup moins de temps de glace que les autres. On peut se demander quelle genre de production il pourrait contribuer s’il recevait autant de temps de glace que, disons, Jonathan Huberdeau, qui joue trois minutes de plus par match!
J’espérais que la saison prochaine, Michel Therrien commencerait à faire jouer Galchenyuk au centre mais avec les récentes signatures de Manny Malhotra et Lars Eller, et avec David Desharnais et Tomas Plekanec signé à long termes, ce ne semble pas possible à moins de blessures ou d’échanges.
Galchenyuk a montré qu’il a l’instinct, qu’il a le talent et qu’il ne manqué certes pas de désir et d’effort pour prendre des responsabilités additionnelles. Il comprend maintenant la ligue, il s’est adapté à la rapidité de la ligue et il semble prêt pour un plus grand rôle. Mais est-ce que le Canadien veut vraiment qu’il passe à cette prochaine étape tout de suite? Il était listé à 203 livres l’année dernière et il ne serait pas surprenant de le voir au camp d’entraînement à 210 avec l’entraînement estival.
Voyant comment Marc Bergevin a implémenté une culture et une structure avec des contrats de transition, est-ce que son utilisation pourrait avoir à faire avec les prochaines négociations de contrat? Galchenyuk entre dans la dernière année de son tout premier contrat professionnel et il deviendra agent libre avec compensation l’été prochain. Le hockey est une business et pour une équipe comme le Canadien qui dépense le maximum du plafond salarial, chaque dollar compte afin de garder l’équipe aussi compétitive que possible. Après tout, voyant que Carey Price, Max Pacioretty et P.K. Subban ont tous signé un contrat de transition, il pourrait être difficile pour Galchenyuk de s’attendre à autre chose…
Quoique celui qui est amicalement appelé Chucky par ses coéquipiers devrait voir son temps de glace augmenter la saison prochaine, quelque chose me dit qu’on ne verra pas ce qu’il peut vraiment faire qu’après qu’il ait signé son prochain contrat. Tant et aussi longtemps que l’équipe demeure compétitive et continue de s’améliorer, il sera surprenant de voir l’organisation du Canadien changer ses actions, même au risque d’offusquer quelques partisans.
Go Habs Go!!!