Canadiens: La Dernière Bagarre de Gino Odjick?
Par J.D. Lagrange, Rédacteur en Chef Adjoint, Le Magazine All Habs
L’ancien dur-à-cuire de la LNH Gino Odjick a pris le monde du hockey par surprise hier soir lorsqu’il a publié une lettre sur le site des Canucks de Vancouver, annonçant qu’il ne lui reste que quelques mois, ou quelques semaines à vivre.
PENTICTON, C.-B. – Âgé de 43 ans, Odjick demeure toujours à Vancouver, là où il a joué pendant huit saisons. Il est encore un favori des foules en Colombie Britannique d’où il a dédié beaucoup de temps pour toutes sortes de causes, dont être un porte-parole pour les Autochtones un peu partout. Voici ce qu’il a écrit :
Chers amis, coéquipiers, et partisans,
Nous avons partagé plusieurs bons moments ensemble au court des ans, mais je dois partager aujourd’hui une nouvelle sur la plus grande bagarre de ma vie.
Il y a environ deux mois, on m’a annoncé que j’étais atteint d’une rare maladie en phase terminale appelée AL amylose. Cela crée un niveau anormal de protéines qui se déposent sur mon cœur, le durcissant du même coup, et mes docteurs ne savent pas combien de temps il me reste à vivre. Au début, ils croyaient que j’en avais pour quelques années mais ils croient maintenant que c’est beaucoup moins. Ce pourrait être des mois ou même des semaines.
J’ai commencé à combattre cette maladie quelques jours après que Pat Quinn fût honoré. Je suis allé à l’hôpital parce que j’étais à court de souffle et 48 heures plus tard, je recevais la nouvelle. Je suis à l’hôpital sous supervision de bons docteurs depuis. J’ai aussi le support de mes enfants, mes sœurs, ma famille et de bons amis.
Je vous dis cela maintenant car la nouvelle commence à se faire connaître et je voulais que vous l’entendiez de moi-même. Je veux aussi vous dire que mon esprit est fort même si mon corps ne l’est pas. Je vais passer tout mon temps avec les enfants et ceux que j’aime.
Je me sens privilégié avec ma vie. Pendant ma carrière, j’ai joué dans de belles villes de la LNH incluant Vancouver, Long Island, Philadelphie et Montréal. Dans mon cœur, je serai toujours un Canuck et j’ai toujours eu une relation spéciale avec les partisans. Vos chants « Gino, Gino » étaient mes préférés. J’aimerais les entendre encore. Vous avez été super.
Mes coéquipiers sont devenus comme des frères et je suis fier d’avoir eu la chance d’en revoir plusieurs lors de l’année passée. Je n’oublierai jamais mon premier match dans la LNH contre Chicago et mon premier but. Ça représente beaucoup pour moi que ma carrière au hockey m’eut donné la chance d’ouvrir des portes pour des enfants de communautés autochtones. Je n’étais qu’un petit Indien de la Rez. Si je pouvais le faire, eux aussi le peuvent. Mon espoir est que mon histoire aide à montrer aux jeunes à la maison ce qui est possible d’accomplir. Je leur dit toujours qu’une éducation, c’est la liberté.
J’ai aussi fait beaucoup d’amis au hockey et hors glace aussi. Des amis à vie qui étaient avec moi alors que je vivais mon rêve sur la patinoire. Ils ont rendu le voyage encore plus spécial et chéri.
Il ne s’agit pas ici d’un au revoir, mais je voulais que vous sachiez ce qui se passé. Je vais demeurer fort et j’espère passer autant de temps que possible avec mes enfants.
Je comprends que les medias voudront probablement en savoir plus, mais j’espère que vous pourrai respecter ma demande pour ma vie privée alors que je focus mon temps sur mes enfants et ma famille.
– Gino
Né sur la Réserve Algonquine Kitigan Zibi, tout juste hors de Maniwaki au Québec, Gino a joué pendant 12 saisons dans la LNH, surtout avec les Canucks, mais aussi avec les Islanders de New York, les Flyers de Philadelphie avant de terminer sa carriere dans la LNH avec le Canadien de Montréal.