Demande d’Aide : Le Canadien Recherche de l’Offensive
Par J.D. Lagrange, Rédacteur en Chef Adjoint, Le Magazine All Habs
Quand on y pense, le hockey est un sport assez simple. Afin de gagner, l’équipe qui marque plus de buts que son adversaire remporte la victoire. Garder la rondelle hors de son filet et remplir le filet adverse. Si vous le faites plus souvent qu’autrement, vous aurez une équipe gagnante.
PENTICTON, C.-B. – Bien sûr, c’est un peu plus compliqué que cela mais il s’agit de la base du hockey, ou de tout sport d’équipe. Il y a des systèmes de jeu, des responsabilités défensives et des rôles au sein d’une équipe afin d’aider celle-ci à remporter des matchs et dans une ligue où le talent est tellement dilué créant une parité comme jamais auparavant, la volonté de travailler dur à chaque présence et le désir de gagner est ce qui fait d’une bonne équipe une grande équipe.
Les Canadiens de Montréal traversent présentement des moments difficiles, ayant perdu six de leurs sept derniers matchs, allouant 24 buts et n’en marquant que 13 pendant cette séquence. Toutes les équipes traversent des périodes semblables lors d’une longue et difficile saison de 82 matchs. Celles qui trouvent le moyen de s’en sortir au plus vite et qui limitent ces séquences sont celles qui se retrouveront en séries éliminatoires. Ils devront toutefois trouver un moyen de marquer des buts tout en tentant de garder la rondelle hors de leur propre filet.
Max Pacioretty, le meilleur marqueur du Canadien avec 20 points, est 55ème rang de la LNH dans cette catégorie. Eh oui, cela veut dire qu’il y a 54 autres joueurs dans la LNH qui ont plus de points que le meilleur du Canadien! Mais ce n’est pas nécessairement nouveau pour une équipe qui n’a pas vu de menace offensive depuis que Vincent Damphousse, Pierre Turgeon et Mark Recchi jouaient pour eux!
L’entraîneur-chef Michel Therrien a dit plusieurs fois depuis qu’il a repris le contrôle de l’équipe qu’afin de gagner, ils se devaient de marquer trois buts par match. Pendant cette séquence de sept matchs, ils en marquent en moyenne moins de deux, ce qui inclut un match de quatre buts dans leur victoire contre l’Avalanche. Quoi que certains semblent vouloir cibler David Desharnais, le problème est plus profond que cela à mon avis. Montréal est le genre d’équipe qui aime jouer à quatre trios, les trois premiers contribuant à l’attaque et le quatrième étant bon défensivement et donnant de l’énergie. Regardons un peu les joueurs qui font partie des trois premiers trios et leur contribution offensive dernièrement.
Soyons honnête ici… comment pouvons-nous espérer gagner lorsque ces huit joueurs ne mettent pas la rondelle dans le filet de façon plus régulière? Carey Price ne peut tout faire par lui-même et quoique la brigade défensive soit respectable, on ne parle pas d’une des meilleures dans la ligue.
Combien de fois avons-nous vu récemment Pacioretty passer la rondelle alors qu’il est en position de tirer au but? Il est pratiquement le seul marqueur naturel de l’équipe et il cherche à remettre la rondelle à Desharnais ou à Weise? C’est une chose de ne pas vouloir être trop prévisible mais lorsqu’un gardien voit Pacioretty passer au lieu de tirer, il se sent beaucoup mieux!
L’avantage numérique
Le manque de production offensive est un peu directement relié au manque d’opportunisme sur l’avantage numérique, une catégorie là où le Canadien est 24ème dans la LNH avec un taux d’efficacité de 14,5 pourcent. Quoique ce soit beaucoup mieux que Buffalo à 6,6 pourcent, c’est très loin de Pittsburgh et ses 29,4 pourcent. Si l’équipe avait un taux de 20 pourcent, cela ajouterait cinq ou six buts de plus cette saison.
Pour une équipe étant reconnue comme l’une des plus rapides de la ligue, c’est bizarre que seuls les Bruins et les Capitals ont eu moins d’avantages numériques que le Canadien, qui n’ont profité de l’avantage d’un homme que 76 fois cette saison. Comme comparatif, les Red Wings de Détroit ont eu l’avantage d’un homme à 110 reprises.
De l’autre côté, le Tricolore s’est retrouvé à court d’un homme 105 fois cette saison et seuls les Jets de Winnipeg ont eu à tuer plus de punitions. Ce temps et cette énergie gaspillée en désavantage numérique est du temps et de l’énergie qui ne sont pas utilisés en offensive en jouant des gars comme Galchenyuk, Gallagher, Parenteau et compagnie.
La solution? Utilisons donc notre vitesse pour forcer la main de l’adversaire à prendre des punitions et jouons nous-même de façon plus disciplinée.
La passe longue
Lorsque Jacques Martin était l’entraîneur de cette équipe, il voulait qu’ils attaquent en groupe de cinq et qu’ils se replient en groupe de cinq. Il n’y a rien de plus endormant à regarder que cela mais la défensive était serrée, c’est certain. Dans le temps, je trouvais que le système ne permettait pas à l’équipe d’utiliser sa force, la vitesse. Je voulais voir un ailier rapide se placer derrière les défenseurs adverses de temps en temps pour la longue passe, ayant pour effet de reculer la défensive adverse, donnant plus de temps et de place pour les sorties de zone.
Sous Therrien, il a réglé ce problème. Ce qu’on remarque par contre c’est que trop souvent, c’est deux ailiers qui le font, permettant aux défenseurs adverse de mieux s’appuyer l’un et l’autre et ce, peu importe où ils sont. Une passe longue devient donc une déviation en zone adverse sans échec-avant, ou un dégagement refusé si on rate la rondelle, avec une mise-en-jeu dans notre zone, sans changement.
Ne pourrait-on pas avoir un juste milieu? En ayant l’ailier du côté opposé de la rondelle patinant derrière les défenseurs adverses, cela fera penser le deuxième défenseur avant de trop s’approcher pour éviter une attaque en surnombre de l’autre côté. Cela donnera aussi des options aux défenseurs du Canadien pour les sorties de zone.
Il ne s’agit pas ici de statistiques d’analyses compliquées, c’est de regarder, d’analyser les matchs sur la patinoire, de remarquer les tendances, et d’essayer de trouver des solutions au niveau hockey au lieu de critiquer les joueurs ou l’entraîneur avec des statistiques complexes. C’est du hockey de façon pure.
Michel Therrien a changé ses trios pour le match de mardi contre les Canucks. C’est à espérer qu’il changera aussi un peu son système de jeu. Mais rappelez-vous : les choses ne sont pas aussi mauvaises qu’elles le semblent pendant cette séquence, tout comme elles ne sont pas aussi belles quand ils connaissent une série de victoires. Go Habs Go !!!