Impact Majeur: Entraîneur au Hockey Mineur
Écrit par Habsterix, Rédacteur Principal, AllHabs.net
À la fin du match, après une pratique, regarde-toi dans les yeux dans un miroir et pose-toi la question suivante : « Est-ce que j’ai donné mon meilleur effort? » Si tu crois que tu aurais pu en donner un peu plus, ton entraîneur et tes parents sont dans une position d’en attendre plus. Si tu peux honnêtement répondre oui, tu as tout laissé sur la patinoire, l’entraîneur sera satisfait peu importe les résultats car personne ne peut demander plus que ton meilleur effort.
PENTICTON, C.-B. – Au Canada, nous vivons dans une société de hockey; nous respirons une culture qui inclut se faire geler les pieds dans des arénas, se lever pour des pratiques à 6h00 le matin, voyager sur des routes enneigées pour des parties et des tournois. Et parfois en tant que parents, nous croyons avoir fait tous les sacrifices et que nous avons le droit d’agir comme bon nous semble. Alors que la saison de hockey mineur approche, il se pourrait que ce soit le seul hockey que l’on regarde, car il semble que la LNH ne commencera pas à temps.
Souvent oubliés dans nos histoires de hockey sont les volontaires qui aident à modeler nos jeunes garçons et demoiselles, en leur enseignant et les aidant avec leur habiletés de hockeyeurs, mais aussi avec des leçons qui les suivront pour le reste de leur vie : les entraîneurs. Oubliés peut-être par les parents, mais jamais par les enfants; on entend souvent les joueurs professionnels donner publiquement crédit à leurs entraîneurs de hockey mineur. Ces gens qui ont donné de leur temps et de leur argent pour être certifiés afin d’être derrière le banc pour s’assurer que nos jeunes reçoivent la meilleure formation possible. Je ne suis pas différent car je pense souvent à mon entraîneur au niveau Peewee, qui m’a enseigné que lorsqu’il choisissait les joueurs de son équipe, il ne prenait pas nécessairement les plus talentueux. Il regardait plutôt si le joueur tentait d’appliquer ce qu’il enseignait et s’il mettait l’effort en pratique. Cet entraîneur, avec qui j’ai joué dans une ligue de garage 15-20 ans plus tard, m’a raconté qu’à seulement trois reprises, son équipe n’a pas atteint la finale.
Alors que les parents conduisent leur fiston ou fillette à l’aréna pour une pratique, l’entraîneur est souvent déjà sur place avec l’équipement, s’assurant que le vestiaire est propre et sans danger. Il ou elle a déjà passé beaucoup de temps à planifier la pratique, du réchauffement aux exercices sur lesquels ils travailleront ce jour-là. En fonction de l’âge, il attachera des patins afin de s’assurer que tous soient prêts à sauter sur la patinoire à temps, allant même jusqu’à attacher les jambière du gardien. Pendant la pratique, il tentera de garder 15-20 enfants occupés, concentrés, de leur enseigner, de les encourager, les poussant à améliorer leurs habiletés personnelles et d’équipe. Après la pratique, l’entraîneur s’assurera qu’aucun joueur ne sera laissé derrière, conduisant même certains à la maison. Une heure de pratique représente entre deux ou trois heures de « travail » pour un entraîneur. Et cette routine se produit à chaque pratique.
Avant chaque partie, l’entraîneur fera son alignement, s’assurant que tous les joueurs puissant se rendre au match et retourner à la maison. Il/elle va s’assurer que l’équipement y est, et que l’équipe d’entraîneurs est sur la même page pour le plan de match. L’entraîneur sera motivateur dans son discours d’avant-match, s’assurant que chaque joueur soit prêt à jouer et donner son meilleur effort. Il/elle modifiera ses trios dépendant des situations de match, punitions ou blessures, tout en gardant tout le monde content. L’entraîneur prendra aussi des notes sur les aspects sur lesquels ses joueurs devront travailler individuellement et en équipe lors des prochaines pratiques. Lorsque le match sera terminé, gagne ou perd, l’entraîneur sera dans le vestiaire pour réviser le match, pointant les aspects sur lesquels l’équipe devra travailler mais aussi, ce qu’ils ont fait de bien.
Oui, comme tout dans la vie, il y a des entraîneurs meilleurs que d’autres et non, je ne sais pas où je me classerai lorsque j’aurai fini. En tant qu’entraîneur, tu te dois de garder l’esprit ouvert et d’être comme une éponge, absorbant l’expérience. Mais le pire genre d’entraîneur au hockey mineur est, à mon avis, comme le pire parent, le pire directeur : celui ou celle qui n’y est que pour son enfant, ou pour des gains personnels. Avec aucun support scientifique pour appuyer mes dires, voici les meilleures qualités, à mon humble avis, d’un entraîneur de hockey mineur :
- Équitable : Faire jouer tous les joueurs peu importe leur niveau. Le but du hockey mineur n’est pas de gagner, mais de développer les joueurs, pour tous les joueurs sur l’équipe.
- Informatif : Être là pour développer les joueurs individuellement, basé sur l’habileté de chacun d’entre eux.
- Respectueux : Respecter ses adjoints, les joueurs, les parents, l’équipement, les arbitres, l’adversaire.
- Être un modèle : Parfois, les tempéraments s’échauffent. Se rappeler que nos actions en tant qu’entraîneur seront souvent imitées par nos jeunes joueurs. Rester calme dans toute situation.
- Organisé : Au prix de la glace ces temps-ci, tenir les jeunes occupés en tous temps pendant les pratiques est très important. Moins de placotage, plus d’action.
- Communicateur : Tenir une rencontre avec les parents tôt en saison avec les attentes et votre philosophie bien établie, rencontres régulières avec les joueurs.
- Flexible : Être prêt à s’adapter aux changements selon la situation.
- Ferme et sûr de soi : L’entraîneur est un preneur de décisions, même lorsque celles-ci sont difficiles à prendre.
- Responsable : Les entraîneurs aiment recevoir le crédit lorsque les choses vont bien, ils doivent reconnaître leur rôle lorsque les choses vont moins bien.
Maintenant que vous savez ce à quoi vous attendre de votre entraîneur et que, espérons-le, vous avez une meilleure compréhension des responsabilités que l’on place sur eux, regardons l’aspect négatif auquel ils font face : les parents. Bien que la plupart des parents soient excellents, il n’en faut que quelques-uns pour tourner l’expérience d’un entraîneur en cauchemar. Voici quelques responsabilités des parents :
- Encourager l’équipe : Nous avons tous vu les parents qui n’encouragent que lorsque leur fils ou leur fille touche à la rondelle. Bien que cela semble innocent, on peut se poser la question à savoir si le joueur comprendra l’aspect « équipe » lorsque les parents n’ont d’œil que pour lui.
- Laissez l’entraîneur faire son travail : Plus souvent qu’autrement, l’entraîneur a un plan pour votre enfant et pour l’équipe. Il bâtit quelque chose basé sur la constance. En allant contre ce qu’enseigne l’entraîneur, vous plantez des doutes qui seront néfastes pour tous.
- Soyez respectueux : Que ce soit dans les gradins ou à la maison, faites preuve de respect pour tout ce qui entoure le hockey. Au lieu de crier après un jeune arbitre pour avoir raté une infraction, comprenez qu’il apprend lui aussi et qu’il fera des erreurs. Reconnaissez l’erreur et passez à autre chose, inutile de crier des bêtises.
- Soyez de soutien : Vous pouvez utiliser de la critique constructive avec votre enfant de temps en temps mais appliquez toujours la règle du 2 pour 1 : pour chaque chose négative, trouvez deux choses positives et toujours finir avec le positif. Rappelez-vous que votre enfant joue au hockey pour le plaisir.
- Rapportez vos inquiétudes : Ne répandez pas votre mécontentement aux autres parents. Choisissez le bon moment et parlez-en à l’entraîneur. Il pourrait y avoir une solution simple.
- Ne soyez pas CE parent : Votre enfant n’est pas dans la LNH ou avec Équipe Canada. N’agissez pas comme s’il sera votre fierté s’il réussit un jour. Vous devriez être fiers de lui peu importe, aujourd’hui.
Jetez un petit coup d’oeil sur la vidéo suivante. Bien qu’humoristique et contenant un peu d’exagération, il y a beaucoup de vérité :
Je me rappelle, il y a quelques années, être assis dans les gradins avec d’autres parents à regarder ma fille pratiquer à la ringuette. Quelques parents se plaignaient de la qualité des exercices, et du fait qu’il y avait trop de temps morts, pas assez de patinage. Il semblait que tout ce que l’entraîneur faisait n’était pas bon et bien que je partageais leur opinion quelque peu, j’ai senti le besoin d’intervenir. J’ai reconnu que possiblement, il y a des choses qui pouvaient être améliorées mais pour être juste, je n’ai pas appliqué pour la position lorsque l’équipe se cherchait un entraîneur, et que je trouvais généreux de ces deux dames de donner de leur temps et d’être sur la patinoire au lieu d’être assises ici avec nous. J’ai senti le sentiment de culpabilité parmi les parents qui ont compris que ce qu’ils faisaient n’était pas correct.
Mon épouse m’a donné deux belles filles et j’ai été leur entraîneur dans au moins un sport. J’ai même mis sur pied un programme de hockey féminin pour notre association de hockey mineur, pour laquelle j’ai été directeur pendant trois ans. Il y a une leçon que j’ai partagé avec chaque équipe jusqu’ici et s’en est une reconnaissant l’effort au lieu des résultats. Très tôt en saison, j’aime partager l’analogie du miroir avec mes joueuses. Je leur dit qu’après chaque partie et chaque pratique, elles devraient se regarder dans les yeux dans un miroir et se demander si elles ont donné leur meilleur effort. Je leur dit ne pas vouloir connaître la réponse, mais je veux qu’elles y répondent pour elles-mêmes. Si elles jugent que oui, elles ont fait de leur mieux, personne ne peut espérer plus d’elles et ce, peu importe le résultat du match. Mais si elles s’admettent à elles-mêmes qu’elles auraient pu en faire plus, l’entraîneur et leurs parents sont en droit de s’attendre à plus d’elles. Je reviens avec cette analogie régulièrement pendant la saison, en situations positives et moins positives. À la fin de la saison ce printemps, j’ai parlé devant mes joueuses et leurs parents lors de notre réunion de fin d’année. Je leur ai acheté chacun un miroir pour leur casier à l’école et sur le cadre, j’ai mis le logo de l’équipe et la note : « Ai-je donné mon meilleur effort? » Lorsque je leur ai donné les miroirs, j’ai expliqué que ceci ne s’applique pas seulement au hockey, mais à toutes les facettes de leur vie. Si elles obtiennent un C dans un examen et qu’elles se regardent dans le miroir et répondent oui, leurs parents et enseignants ne peuvent demander plus.
Cet article n’est pas une plainte, loin de là. Le but est plutôt de nous rappeler que bien que l’on fasse plusieurs sacrifices, ce serait encore pire si ce n’était pas des entraîneurs volontaires qui donnent de leur temps et leur argent pour les enfants. Comment pouvez-vous les aider? Prenez de petites responsabilités. Soyez gérant d’équipe, offrez de vous occuper de l’équipement, de vous occuper d’inscrire l’équipe à des tournois en s’occupant de l’hôtel et surtout, assurez-vous que votre enfant ait une attitude positive, arrivant à temps et en leur enseignant les obligations qui viennent lorsqu’ils ont choisi de faire partie d’une équipe. Un simple merci ou un mot d’encouragement est aussi beaucoup apprécié pendant ou à la fin de la saison.
Je vais être entraîneur encore cette saison et je donnerai mon meilleur effort. Et je n’échangerais pas cette expérience pour rien au monde.