J’ai mal à Mon Canadien
par Alexandra Philibert, Chroniqueuse, Le Magazine All Habs
MONTRÉAL, QC — J’ai mal à mon Canadien, vraiment mal. Je les imaginais loin (d’accord pas si loin), mais j’ai encore plus mal à la partisane en moi. Celle qui ne comprend pas le comportement de certains.
À toi partisan qui a su rester jusqu’au départ du dernier joueur sur la glace, malgré un résultat à sens unique, je te lève mon chapeau. Tu sais reconnaître que ton équipe n’est pas parfaite. Malgré tout, tu l’aimes, tu l’évalues, tu chiales un peu dessus, mais tu es toujours là, victoire ou défaite.
À toi «partisan» qui a quitté le Centre Bell tôt, préférant t’abstenir de regarder les dernières minutes de hockey de la part de la Sainte-Flanelle que tu auras d’ici fin septembre, ou qui chiale déjà contre tout le monde, je te dis que j’ai honte. Honte d’être comparée à toi, qui a craché sur ton « équipe favorite », la préférant lors des victoires. N’as-tu donc pas compris la définition d’un partisan?
L’amour que l’on porte à une équipe est l’équivalent de l’amour que l’on porte à un proche (oui, je vais jusque-là). Cet amour inconditionnel malgré les victoires et les défaites. Cette capacité à reconnaître que parfois ils sont mauvais, d’autres meilleurs, mais que malgré tout, tu te ranges derrière eux. Être partisan, c’est aimer une équipe de tout son cœur et reconnaître sa médiocrité tout autant que son excellence.
Notre équipe s’est écroulée 6-1 ce jeudi contre les Sénateurs d’Ottawa, subissant l’élimination en cinq matchs. À la base, le Canadien de Montréal ne devait même pas faire partie de la danse du printemps. La Ste-Flanelle est passée de la 15e à la 2e position dans l’Est, en un an. Une PETITE année. Personne ne l’avait vu venir. PERSONNE. (Sauf peut-être Réjean Tremblay). Montréal a vu de jeunes joueurs prometteurs se hisser dans son entourage. Des joueurs se sont développés et l’équipe a évolué.
Pour la première fois depuis très longtemps l’avenir à Montréal est beau. Une gestion proche de ses partisans, un coach controversé de temps à autre (on ne changera pas Montréal) et une nouvelle devise font du bien à l’âme.
C’est une équipe bousculée par un calendrier raccourci, amochée par des blessures et à contre-marée des pronostics négatifs à son endroit qui a tenu fièrement en haleine une ville entière. Le Canadien a de quoi être fier. Il a su porter sur ses épaules une nation qui n’avait plus foi en rien, ni son gouvernement, ni son équipe favorite.
À toi partisan qui comprend, je te lève mon chapeau et je sais que je te verrai au courant de l’été et encore plus prêt que maintenant en septembre.
À toi «partisan» qui n’aime que la victoire, je te souhaite de comprendre d’ici septembre que le titre que tu portes est bien plus qu’un trophée.
À toi, mon équipe favorite, je te souhaite de te remettre de tes blessures, et de nous revenir en force, la saison prochaine.
Alexandra,
Je n’aurais pas pu mieux l’écrire!!
En fait, tu m’as devancé, tu as exactement utilisé les mots qui sont dans mon coeur ce matin!
Nous sommes des vrais de vrais. De ceux que la Défaite ne fait pas peur, mais avancer… De ceux que la Victoire inspire et rende fière.
Nous serons toujours derrière notre Équipe, dont nous pouvons être fiers aujourd’hui! Nous avons tous déjà hâte de les revoir.
Et nous tous, nous savons qu’ils sont sur la bonne voie!
Les autres,je leur conseille de regarder du golf… 😉