La clé du succès pour François-Louis Tremblay : Passion et Travail
par Alexandra Philibert, Chroniqueuse, Le Magazine All Habs
MONTRÉAL, QC — « Comme athlète, on a comme travail de donner l’exemple à la population pour être en santé et avoir confiance en soi. » C’est ce que François-Louis Tremblay avance lorsqu’on le questionne sur le concept de la confiance de médaillé qu’il promeut avec Bic Flex 4, son nouveau commanditaire.
C’est cette idée d’être un modèle qui le motive. « Juste les photos de nous sur le podium vont être postées partout. Tu ne veux pas projeter une mauvaise image de soi, tu veux donner un bon message aussi quand tu donnes des conférences. » Après Vancouver il a vu que ses efforts n’étaient pas vains. « Il y a tellement de monde qui sont venus me voir pour me dire qu’ils avaient inscrit leur jeune à un sport, ou qu’ils avaient un poster dans leur chambre. On sert à ça, la santé, c’est la base, on sert à projeter une bonne image et à motiver les gens. »
Pour lui, être seulement là pour gagner des médailles, ça ne vaut pas le coup sans la motivation. « Nous sommes subventionnés par le gouvernement, ce n’est pas nécessairement rentable au niveau financier, mais au niveau santé et image, et le rythme de vie par contre, c’est très bon. » C’est aussi par passion que le patineur y est encore.
Ce dernier attribue son succès à l’effort soutenu qu’il met au travail, à sa passion, mais aussi à la confiance qu’il se bâtît à travers tout ça : « Quand j’étais jeune, j’ai eu la chance de tomber pile dessus, je me suis inscrit au patin et en performant tôt, j’ai bâti une confiance alentours de ça. De croire en moi. C’est une qualité recherchée dans plein de domaines. Souvent je leur dis que je fais du patin et que j’étudie en finance, le monde dit ha c’est bon on recherche ça, t’as eu du succès. C’est bon à cultiver la confiance en soi, de trouver quelque chose dans laquelle tu es passionné. » Il doute que de faire quelque chose par obligation mène à quoi que ce soit. Selon lui, il faut trouver une passion que nous aimons, il s’agit de la chose la plus importante.
Et son conseil pour y parvenir? « La meilleure façon d’avoir du succès et d’avoir pleine confiance, c’est de s’assurer d’avoir tout fait pour pouvoir gagner dans mon sport »
En lien avec sa nouvelle association avec BIC, il était impossible de passer sous silence la couverture médiatique des athlètes. François-Louis dit de prime abord, qu’il faut « faire la différence entre présence médiatique et présence dans la tête des gens, surtout au niveau commandite. C’est là le plus difficile. » Il n’est pas facile pour tout le monde de pouvoir obtenir des commanditaires. Ce sont les subventions et les commandites qui couvrent les entraînements, les camps d’entraînement et ainsi de suite. « Si je me souviens bien, c’est le Ski à bosse qui a dû annuler une coupe du monde faute d’argent. Les compagnies privées vont être plus réticentes à s’associer, et ce n’est pas nécessairement parce qu’on n’est pas présent dans les médias. » Tout se passerait donc dans la tête des gens. C’est la même chose pour la pratique du sport, selon le patineur, c’est la mentalité des gens qu’il faudrait changer. « La base du sport, faut pas que ce soit un médicament, faut que ce soit une passion, quelque chose que tu aimes faire. » Et ça, ce n’est pas tout le monde qui le comprend.
En période olympique, tout le monde veut s’associer, c’est une question de business croit François-Louis. « Il faut vivre avec ça, mais quand t’as une bonne fédération en arrière de toi ça aide beaucoup. Ça peut être plus compliqué pour du monde en ski de fond ou pour un sport un peu plus léger en compétition ou une fédération qui débute. Les commandites sont à la base du sport, sinon on ne serait pas autosuffisant. »
C’est un cercle vicieux, les athlètes ont besoin de commanditaires pour s’entraîner plus souvent, et ils doivent s’entraîner plus souvent pour obtenir de meilleurs résultats qui eux, amènent des commanditaires. Le quintuple médaillé le confirme « Plus tu as de bons résultats, plus les commandites sont là. Ça fait boule de neige. Quand tu as de l’argent, tu peux compétitionner, t’entraîner. En patinage de vitesse, on a beaucoup de succès parce qu’on a de l’argent pour se payer des spécialistes, etc. »
Si aujourd’hui les athlètes canadiens en patinage de vitesse sont bien entourés, cela n’a pas toujours été le cas. François-Louis, arrivé en 1998, a été un des premiers à pouvoir se concentrer seulement sur son entraînement sans avoir à travailler à côté pour financer son sport. « Dans les années 90, les anciens patineurs me disaient qu’ils devaient travailler, donc tu dois travailler, tu t’entraînes moins. Ce qu’on appelle le brevet a commencé à augmenter, au début des années 2000, un peu avant.
Pour les prochains mois, François-Louis Tremblay se concentrera sur sa qualification pour les jeux d’hiver disputés en 2014 à Sotchi. Ces qualifications auront lieu en août. Il espère vivre un dernier cycle olympique avant de prendre sa retraite. Parallèlement, il prépare son après-carrière dans le domaine des finances, domaine qu’il étudie présentement à l’UQAM.
On lui souhaite une belle transition entre sa carrière sportive et son après-carrière, mais surtout nous lui souhaitons une belle récolte à Scotchi.
« C’est une grosse étape, déjà d’avoir une bonne retraite bien encadrée, juste de passer à travers ça dans un an et demi, ça va être une grosse chose, je vais avoir fait ça 30 ans de ma vie. C’est une grosse étape pour n’importe quel athlète. »
« En attendant, je focalise sur Sotchi 2014.
Olympiques, Olympique! »
Crédit photo : Samantha Ventresca