Le jour où les rôles se sont inversés
par Alexandra Philibert, AllHabs.net
MONTRÉAL, QC — Au cours des dernières années, le Canadien avait pour mission d’atteindre les séries, et lors de certaines, rien de moins que de conquérir la coupe Stanley selon les dirigeants et joueurs. Ce temps qui n’est pourtant pas si lointain est révolu.
Reculons en septembre 2011. La plupart des journalistes projetaient le Canadien en 7e ou 8e place, inclut dans la danse printanière. Certains optimistes y allaient même avec un pronostique de 4e ou 5eplace. L’arrivée d’Erik Cole, des promesses de joueurs en santé, un Carey Price plus mature, sans oublier le retour au jeu d’Andrei Markov, ça semblait très prometteur, disait-on.
Aujourd’hui 21 mars, jour de printemps qui ressemble plutôt à un jour d’été avec ses 26 degrés, le résultat est tout autre. Vrai qu’il est rare qu’un pronostique se réalise à 100 % dans le monde du sport, mais rare aussi de voir autant d’analystes, connaisseurs et autres s’être trompés à ce point.
Si Erik Cole a rempli les attentes et que Price s’est amené avec une nouvelle maturité, le reste ne s’est peut-être pas déroulé comme prévu. Encore une fois, l’équipe a été décimée par les blessures, tellement qu’il est important de se demander s’ils étaient en santé lors du camp d’entraînement.
Le défenseur russe qui a signé un contrat de trois ans l’été dernier s’est finalement amené sur la patinoire la semaine dernière, plutôt qu’au mois d’Octobre. La gestion du dossier a été très mal organisée par Monsieur Pierre Gauthier et les dirigeants du tricolore. Jouera, jouera pas ou encore « the Markov Watch » fut le jeu favori des partisans au cours de la présente saison.
L’homme de 8 millions de dollars, nommé Scott Gomez fut un autre dossier d’intérêt. Blessé, haut du corps, bas du corps, à l’égo, enfin on ne sait plus trop où. Obtenant un temps de glace énorme pour sa mince production offensive, il détient le piètre record d’avoir été un an sans marquer de but.
L’équipe a débuté la présente campagne avec l’entraîneur Jacques Martin à sa tête qui semblait bien en place, bien que plusieurs partisans voulaient sa tête, le trouvant trop défensif, trop strict, sans émotion. Lors des pires moments, Martin ne se sentait pas menacé, il s’est tout de même fait montrer la porte en décembre dernier. Son remplaçant, Randy Cunneyworth, a relancé l’éternel débat au sujet de la langue française. Outre ce débat, aujourd’hui en Mars, Cunneyworth ne semble pas faire mieux que son prédécesseur, mais si on était à sa place, et qu’on se savait le sacrifié, peut-être qu’on ferait pareil.
Une mauvaise gestion, un nombre « x » de blessés, des joueurs qui ne se sont pas toujours présentés, un entraineur sans autorité, des cas à problèmes, des raisons pour expliquer les déboires du Canadien, il en pleut. C’est toutefois ce conglomérat de raisons et autres dont nous ne sommes pas au courant qui font en sorte qu’aujourd’hui, le Canadien se retrouve de l’autre côté.
Si l’organisation avait le rôle de l’équipe se battant pour une place en série, du moins jusqu’à la toute fin, en ce mois de mars, son rôle est inversé, il fait maintenant parti des équipes de fond de classement qui peuvent faire du tort aux équipes qui tentent de faire les séries. Et c’est exactement ce qu’il tentera de faire d’ici la fin de la saison.
N.B On peut toujours se réjouir dans le fait que si les Leafs semblaient se diriger vers les séries, avec la piètre performance des dernières semaines, cet espoir vient de s’éteindre.