Le réveil attendu de Max Pacioretty
par Simon Servant, Rédacteur, Le Magazine All Habs
ST-EUSTACHE, QC — Récemment, la rondelle semble rouler pour le Canadien, mais aussi pour un joueur en particulier, le numéro 67 : Max Pacioretty. S’il y a bien un joueur de l’organisation qui mérite tous les succès qu’il a présentement, après tout ce qu’il a vécu lors des dernières années, c’est bien lui.
Pendant dix matchs, il a tout tenté pour battre les gardiens qui se dressaient devant lui sans toutefois réussir, mais depuis trois matchs, tout semble fonctionner et le filet paraît aussi gros que celui au soccer.
Pour un travailleur acharné comme lui, la patience était de mise et son réveil offensif n’était qu’une question de temps. Il a pris les choses en main et a probablement maintenant son air d’aller pour bien terminer la saison. Du moins, on verra.
Les neuf vies de Pacman
Depuis le début de sa carrière avec le tricolore, Pacioretty n’a pas toujours pu se vanter de vivre des moments réjouissants au sein de l’équipe et a dû faire face à des obstacles qui en auraient fait plier plusieurs.
Après avoir connu quelques difficultés à percer l’alignement bleu-blanc-rouge, il retourne à Hamilton, en 2010, avant d’annoncer aux médias qu’il préférerait rester avec les Bulldogs plutôt que de ne pas évoluer sur les deux premiers trios dans la LNH.
Les partisans se questionnaient à savoir s’il n’allait pas devenir un de ces choix de première ronde qui ne livrera jamais la marchandise, mais lorsqu’il retrouve un poste régulier avec le CH, il connaît du succès et dissipe tous les doutes avant de subir une très grave blessure suite à l’assaut mémorable de Zdeno Chara à son endroit, le 8 mars 2011.
En 2011-2012, alors que tous les experts se demandent s’il sera en mesure de redevenir le joueur qu’il aspirait être, l’attaquant américain se charge de rassurer la galerie grâce à une excellente saison de 65 points, dont 33 buts. Il remporte le trophée Bill Masterton remit au joueur ayant démontré le plus de qualité de persévérance et d’esprit d’équipe.
Au mois d’août de la même année, il signe une prolongation de contrat de 27 millions sur six ans.
Pas de panique dans son cas
Comme je l’avais mentionné dans un de mes précédents articles, Max Pacioretty n’avait qu’une seule bonne saison derrière la cravate au moment où il a signé son faramineux contrat de plusieurs saisons et certaines mauvaises langues auraient pu dire qu’il avait monnayé sa seule grosse saison en carrière.
Et ces mêmes dénigreurs devaient être très heureux de voir que la disette sans but se poursuivait de match en match dans son cas. C’était à se demander si la maladie de Scott Gomez l’avait frappé et qu’il fallait maintenant faire des paris sur le nombre de matchs qu’il jouerait sans trouver le fond du filet.
Évidemment, l’appendicectomie qu’il avait subie un peu plus tôt dans la saison pouvait avoir ses conséquences, mais en ce qui concerne l’ailier de 24 ans, il n’a jamais été vraiment en retard dans le jeu malgré son incapacité à faire bouger les cordages.
Il récoltait sa part de points et, surtout, était impliqué sur la glace et avait ses chances. Il y a des moments où la rondelle ne veut tout simplement pas trouver son chemin entre les poteaux et il faut avouer aussi que tout son trio – composé de David Desharnais et Erik Cole – négociait avec une couverture un peu plus étanche que l’an passé. Il faisait maintenant partie intégrante du plan de match de l’adversaire.
La panique n’avait pas lieu d’être et il faut souligner le travail de Pacioretty, qui n’a jamais baissé les bras et a fait preuve d’ardeur dans les entraînements, mais aussi celui de Michel Therrien, qui a gardé son sang-froid avec sa vedette offensive et a bien géré son temps d’utilisation.
Un cadeau descendu du ciel
Les dépisteurs l’ont toujours considéré comme un marqueur et ceux qui ont déjà joué au hockey ou qui suivent beaucoup les activités de différentes ligues savent que dans la plupart des cas, les marqueurs sont des joueurs de séquences.
Avant d’enfiler son premier but de la campagne, le 67 avait quand même récolté huit passes en dix rencontres. Ce n’était pas la mer à boire, mais c’était mieux que rien. L’an passé, en 79 parties, il avait connu deux séquences de dix matchs ou plus sans but et il avait quand même atteint le plateau des 30 buts.
Parfois, ça ne prend qu’un seul petit but pour ouvrir la machine, un simple cadeau ou un bond favorable. Lundi dernier, c’est ce genre de tir qui lui a permis de tromper la vigilance de Cam Ward et enlever tout ce poids sur ses épaules. Depuis, il a maintenant quatre filets et est présentement sur une séquence de trois matchs consécutifs avec au moins un but.
Ses récents succès coordonnent aussi avec ceux de son coéquipier David Desharnais. Les deux joueurs ont eu des moments plus ou moins difficiles, en début de saison, mais la chimie entre ces derniers est indéniable et si un des deux marque, l’autre a souvent une mention d’aide.
Qu’on le veuille ou non, si le Canadien souhaite demeurer dans la course pour le sommet de l’association, l’apport offensif des deux jeunes hommes aura assurément un impact.
Un réveil attendu
Plus la saison avançait, plus on le sentait à l’aise et peut-être que le système de l’entraîneur-chef lui a demandé une petite période d’adaptation, mais ce n’était qu’une question de temps avant que ça débloque.
On voit la confiance d’un marqueur à la façon dont il se place et ça fait du bien de le revoir bourdonner près de l’enclave et parvenir à se faire oublier de ses couvreurs. Le fait reste qu’il possède un bon sens du hockey et tout un lancer. Des qualités qui, utilisées à bon escient, ne peuvent qu’être un gage de succès.
La saison est loin d’être terminée, mais si Max Pacioretty trouve le moyen de garder le jeu élevé qu’il offre ces temps-ci, je suis convaincu qu’il atteindra le plateau des 20 buts et nul doute que la Sainte-Flanelle va en bénéficier au bout du compte.
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