Lock-Out: La mémoire est une faculté qui oublie
par Alexandra Philibert, Chroniqueuse, Le Magazine All Habs
MONTRÉAL, QC — 6 janvier 2012, 5 h, Gary Bettman s’avance au podium accompagné de Donald Fehr. La LNH et l’AJLNH en sont venus à une entente de principe. Les bouteilles de champagne sont ouvertes, les confettis lancés et les Go Habs Go se font déjà entendre. Mais qu’est-il arrivé au possible boycottage?
Dès le jour un du conflit, plusieurs scandaient haut et fort qu’au retour du hockey ils lèveraient le nez sur la LNH. Question de la faire payer pour ce deuxième lock-out en 10 ans, mais surtout parce qu’encore une fois c’était les partisans qui en souffrait.
Plus le lock-out avançait, plus les gens faisaient entendre leur mécontentement. Des groupes, des hastags et des statuts ont fait office de propagande pour rallier le plus de gens possible au boycott de la LNH lorsqu’elle serait de retour en activité. Le message était clair, on leur ferait payer en n’achetant aucun produit dérivé ni de billets pour les matchs. Les amphithéâtres seraient ainsi vides et la ligue continuerait d’enregistrer des pertes. Un peu comme ce qui s’est passé dans la MLB.
On sentait la grogne populaire, la peine et la colère grandissante des partisans. Quelques-uns se sont départis de leur abonnement annuel, d’autres ont vendu leurs objets à l’effigie de leur équipe préférée. Plus les pourparlers stagnaient, plus les fans étaient prêts à lancer la serviette, à se dire que peut-être en octobre prochain ils seraient au poste, mais ça, c’était encore loin d’être gagné. On voulait faire payer la Ligue Nationale de Hockey, Gary Bettman, Donald Fehr et l’association des joueurs.
Ça, c’était avant le 6 janvier.
Depuis l’annonce de l’entente de principe, qui doit toujours être approuvée par le bureau des gouverneurs cette semaine, ainsi que les joueurs, un amour sans limite déferle sur la toile envers la LNH. Beaucoup d’entre ceux qui disaient vouloir boycotter, festoient maintenant et s’énervent à la venue d’une saison écourtée de 48 ou 50 parties. Les gens s’émoustillent sur les possibilités de trio au sein de la Sainte-Flanelle, se rafraîchissent la mémoire sur les nouveaux joueurs et se mettent déjà sur le cas du dossier P.K. Subban.
Le Centre Bell, que ce soit le 15, ou le 19 Janvier, sera de nouveau rempli à craquer. De jeunes et de moins jeunes admirateurs du tricolore et du hockey en général. Heureux que leur sport national soit revenu. Par contre, ce sport n’est jamais disparu. La LHJMQ, la KHL, les Championnats du monde, la LAH ont toujours été présents durant ce lock-out, ce n’est que la LNH qui reprend ses activités dans un format écourté.
Sachez que quelques-uns seront toujours en colère et boycotteront la LNH, mais ce sera trop peu pour faire mal à cette ligue qui malgré tout compte sur des partisans fidèles qui pardonnent rapidement. Sans oublier que les communications des équipes de la LNH ont des plans de marketing déjà bien préparés pour rapatrier les fidèles à la maison.
La mémoire est une faculté qui oublie… parlez-en aux partisans de la LNH !