Personne n’aurait pu le prédire, sauf peut-être Réjean Tremblay
par Alexandra Philibert, Chroniqueuse, Le Magazine All Habs
MONTRÉAL, QC — Réjean Tremblay est passé pour un fou lorsqu’il a placé le Canadien de Montréal premier de l’association de l’Est, tandis que ses collègues plaçaient l’équipe en moyenne vers la 7e position, la 4e au plus haut, la 12e au plus bas. Tous se sont moqués du créateur de Lance et compte, et si au final, nous étions à côté de la plaque?
Phénomène viral et utopique, Réjean Tremblay donnait début janvier le trophée Vézina à Carey Price, la première position de l’Est au tricolore, mais encore plus invraisemblable, le Saint-Graal du hockey, la coupe Stanley au Canadien. Plusieurs l’ont traité de fou, d’autres sont tombés en bas de leurs chaises, certains ont ri comme jamais, mais voilà qu’après 22 matchs joués (la moitié de la saison pratiquement), le Canadien flirte ou trône, tout dépend des soirs, avec la première position de l’Est dans la LNH.
L’équipe livre bataille aux équipes de haut niveau (ou compétitives selon votre vision) tel que les Bruins de Boston, les Penguins de Pittsburgh et les Hurricanes de la Caroline (vous avez bien lu). Les joueurs nous offrent des soirées enlevantes et n’abandonnent plus lorsqu’ils tirent de l’arrière. L’adjoint à Carey Price a su relever son jeu d’un cran et offre du répit au gardien numéro un. Les partisans sont aussi un peu moins anxieux lorsque Peter Budaj se présente devant le filet. Toutefois, tout n’est pas parfait.
Qu’est-ce qui a changé pour que le Canadien se retrouve dans une aussi bonne position après une saison précédente médiocre? Sur papier l’équipe n’est pas très différente de l’an dernier. Certes quelques joueurs se sont ajoutés à l’équation, dont Alex Galchenyuk, Brendan Gallagher et Brandon Prust pour ne nommer que ceux-là. Mais le grand changement s’est fait dans les hauts bureaux. Une gestion plus ouverte, transparente et motivante s’est amenée, c’est peut-être ça qui a inspiré Tremblay.
Les joueurs n’ont plus d’excuses pour leurs mauvaises performances. S’ils veulent être récompensés, ils doivent travailler. Lars Eller a été le premier à le comprendre en goûtant à la médecine de Michel Therrien. Après un cours passage dans les estrades, le joueur a compris le message. Rene Bourque, qui était sur une belle lancée avant sa commotion cérébrale, avait revigoré le numéro 14 qui a ralenti sa production depuis la perte de son ailier.
Outre la mentalité préconisée par la haute direction et l’entraîneur, le Canadien est maintenant une équipe plus unie. Exit les joueurs à problèmes, l’équipe mise sur un esprit de famille et cela semble fonctionner. P.K Subban a joint les rangs, sans trop rechigner, et s’est calmé. Malgré quelques soirées difficiles pour les gardiens, la défensive et même l’attaque, la sainte flanelle n’abandonne plus. Elle donne son maximum et peut faire chavirer un match d’une minute à l’autre.
C’est la motivation qui est maintenant sans limite et la croyance que rien n’est impossible à Montréal qui ont tout changé. C’est deux jeunes joueurs comme Gallagher et Galchenyuk avec lesquels les vétérans se sentent rajeunis. Ce sont des joueurs qui malgré les erreurs commises, tentent de se racheter et de lever leur jeu d’un cran. C’est grâce à une bonne communication et un bon leadership transmis par Josh Gorges et Brian Gionta qui amènent le succès à une équipe comme le Canadien. Ce sont ces quelques points, jumelés à d’autres qui font que l’équipe est maintenant compétitive et donne raison à l’analyste sportif.
Le rendement jusqu’à aujourd’hui du tricolore est étonnant, mais très plaisant. Aucun partisan n’aurait pu y croire si le 19 Janvier on lui avait dit, « hey, le Canadien sera premier en mars». Pourtant, c’est bien le cas.
Personne n’aurait pu prédire ce scénario, personne… Sauf peut-être Réjean Tremblay.