Tomas Plekanec : le dilemme du Canadien
Par J.D. Lagrange, Rédacteur en Chef Adjoint, Le Magazine All Habs
La vie d’un joueur de hockey à Montréal est assurément garantie de connaître ses hauts et ses bas et lorsque l’équipe a passée 22 ans sans remporter une Coupe Stanley, ceux qui en font partie depuis longtemps ne sont assurément pas ignorés par les critiques, aussi méritées ou non soient-elles.
PENTICTON, C.-B. – Seul Andrei Markov a joué plus de saisons avec le Canadien que Tomas Plekanec et les deux hommes ont fait face à leur part de critique pour la sortie hâtive des séries cette année. Alors que certains ont pointé du doigt Michel Therrien pour ne pas avoir reposé le vétéran défenseur en fin de saison, la même chose ne peut être dite en ce qui a trait à Plekanec, qui n’est pas dans le top 30 des attaquants les plus utilisés dans la LNH, un facteur dû surtout au fait que cette équipe possède quatre trios de calibre.
Ceci étant dit, il y a eu de bien méchants mots échangé sur l’internet au sujet de Plekanec et quoique la machine à rumeurs soit contente, il est important de prendre une approche plus équilibré lorsqu’il est temps de distribuer les critiques. Le rapide joueur de centre est un morceau important dans le système des Canadiens, beaucoup plus que les buts et les passes. Parmi les attaquants, seul Manny Malhotra, surtout à cause de ses qualités dans le cercle des mises-en-jeu, a passé plus de temps sur la patinoire en désavantage numérique que Plekanec et lui et Max Pacioretty furent une menace constante lorsqu’ils furent jumelés ensemble dans ces situations. Plekanec fût aussi l’un des attaquants les plus utilisés en avantage numérique, là où il a marqué sept de ses 26 buts cette saison et il a terminé deuxième marqueur de l’équipe avec 60 points, à égalité avec P.K. Subban, sept points derrière Pacioretty.
Au-delà des statistiques (non, tout ne peut pas être mesuré statistiquement), on dit de Plekanec qu’il est un vrai pro sur et hors glace. Il prend bien soin de lui-même et se tient bien loin de la controverse, préférant mener un style de vie en santé et en paix. Leader à sa façon, il est un assistant-capitaine avec le Canadien et il fût nommé capitaine de la République Tchèque aux derniers Jeux Olympiques de 2014.
Offensivement, le joueur natif de Kladno a atteint le plateau des 20 buts sept fois et il aurait atteint ce plateau n’eut été de la saison écourtée à cause du lockout. En atteignant les 60 points cette saison, il s’agit de la troisième fois qu’il atteint ce plateau, sa meilleure saison étant de 70 points en 2009-10.
Plekanec est aussi le genre de joueur sur qui l’entraîneur et l’équipe peut compter pendant toute la saison. Seulement en 2010-11, alors qu’il a raté cinq matchs, a-t-il raté plus de deux parties pendant une saison complète.
CE QUE LE FUTUR RÉSERVE
Cela peut sembler un peu comme un cliché pour certains, mais la réalité est que la LNH d’aujourd’hui est autant une question d’affaires que sur glace. Les équipes doivent composer avec un plafond salarial et pour les équipes canadiennes, le taux d’échange du dollar entre en effet. Les partisans du Canadien en ont eu un exemple flagrant lorsqu’un joueur populaire, meilleur ami de Carey Price, Josh Gorges, fût échangé aux Sabres de Buffalo il y a un an. Peu de joueurs sont des intouchables, et tout dépend des plans décidés par Bergevin et son équipe de conseillers.
Il reste une saison au contrat de Plekanec, avec un effet de cinq millions de dollar sur le plafond salarial. Il sera ensuite agent libre sans compensation. Et malgré ses bonnes statistiques en saison régulière, ses 46 points en 81 matchs en séries, surtout ses quatre maigres points cette année, pourrait être un facteur décisif. Il semble qu’à chaque fois que les matchs deviennent plus physiques et intenses, moins que l’on voit Plekanec sur la patinoire et il n’est plus un facteur positif sur l’équipe, ce qui est difficile lorsqu’on compte sur lui en offensive.
Marc Bergevin a reconnu que l’équipe a besoin d’un gros joueur de centre, disant du même coup qu’ils sont difficiles à obtenir car toutes les équipes en veulent. Le Canadien a ses propres espoirs dans leurs rangs en Alex Galchenyuk, et un jouant dans la Coupe Mémorial en Michael McCarron, mais est-ce qu’un an de plus avec Plekanec sera assez pour que ces jeunes soient prêts à avoir un impact dans la LNH? Autant que certains veulent ignorer la réalité du marché Montréalais, il s’agirait d’une erreur de penser que Bergevin n’aura pas d’intérêt pour l’agent libre Antoine Vermette, qui ressemble en plusieurs points à Plekanec, mais plus robuste.
Mais à moins que vous fassiez partie de l’équipe de consultants de Marc Bergevin, personne ne sait où Plekanec se situe dans les plans futurs de l’équipe, mais tout le monde aime s’avancer. Quelques rumeuroïdes vont jusqu’à réclamer haut et fort que Plekanec est déjà échangé mais que l’équipe doit attendre la fin des séries pour en faire l’annonce. Personnellement, je le croirai lorsque l’annonce sera officielle avant de me réjouir ou de paniquer.
Go Habs Go!!!