Une peine tricolore presque inconsolable!
Par Sophie Lamote Chroniqueuse, Le Magazine All Habs
MONTRÉAL, QC. — Chaque année, approximativement à la même période, alors que le Ciel montréalais se vêt d’un bleu relativement bleu accompagné de son peureux Soleil relativement jaune, je dois me rendre à l’évidence… je ne m’y ferai probablement jamais…. Un déchirement m’a encore traversé le cœur hier soir, une larme honteuse a même roulé le long de ma joue…
Et pourtant, mes neurones bien huilés par la même situation annuelle répétitive sont bien conscients de l’absurdité de la situation : Pourquoi des neurotransmetteurs aussi intelligents soient-ils se permettent-ils de lancer des influx électriques tout mouillés de tristesse à son boss, le cœur!
L’explication aussi peu physiologique qu’elle soit en est très simple : Gonflée à bloc bien involontairement par de récurrents événements printaniers, une pompe cardiaque partisane de la Sainte-Flanelle a toujours tendance à s’emballer trop vite, trop fort, trop peu longtemps surtout…
Et par le fait même, elle prend toujours un peu – trop – de temps à se dégonfler. La dernière 3e période de la saison de son équipe de hockey Bleu Blanc et Rouge à peine terminée, bombardé d’émotions divergentes et éperdument contradictoires, l’organe en question n’a plus d’autres choix que de retomber, désenfler et reprendre sa forme initiale… en d’autres termes, continuer à battre sa vie de passionnés de hockey sans son hockey des Canadiens.
Une personne raisonnablement réaliste ramènerait sans trop de difficulté son esprit sur la Planète Terre. Mais ce n’est pas le cas pour un partisan du CH – je parle ici du vrai, celui qui s’est tatoué le cœur avec un gros C et un tout aussi gros H en bleu blanc rouge!
Souvent, non rassasié, il continue de tenter de s’alimenter de miettes avariées, de mauvaises pitances trouvées ici et là sur les réseaux sociaux trop souvent pourris de fa-fans, gérants d’estrades et autres pessimistes critiqueurs nés qui vomissent leurs opinions non constructives à qui veut bien les lire.
Quelles que soient les parlementeries de certains experts de ce monde, je suis de ces partisans qui croyaient dur comme fer à la remontée de 3-0 de mon équipe. Quels que soient les débats de certains savants fous sportifs de cette planète, je suis de ces partisans qui croyaient à leurs efforts absolus pour s’approcher du sacre final. Insensibles aux dires des pessimistes de ce monde, je suis surtout une partisane fière aujourd’hui de ses Canadiens. Je suis heureuse aussi de compter des Carey, PK, Brandon et Max dans mon équipe du Tricolore.
Nous pouvons d’ores et déjà nous réjouir… L’été est aux portes de la Ville. Après tout, c’est à ça que sert la saison estivale à Montréal : occuper chaudement et frénétiquement son Habs avant de le laisser quelques mois plus tard se torturer des choses importantes de la vie : le hockey du mois d’octobre!